Sport et handicap

La personne handicapée est une personne qui a le désir de vivre comme tous les individus… : accéder aux activités physiques, de loisir ou de compétition… et elle possède une puissance sportive maintenue…

Succès populaire et médiatique des Jeux Paralympiques de Londres 2012 et Sotchi 2014

image du stade olympique paralympique

 

Les jeux paralympiques de Londres 2012 ont rencontré un succès médiatique inégalé dans l’histoire des Jeux Olympiques. Les épreuves paralympiques : 164 nations réunies,  2.5 millions de billets d’entrées aux stades vendus (contre 1.8 millions lors des jeux paralympiques de Pékin en 2008), 4 miliards de téléspectateurs cumulés (contre 3.8 milliards pour les jeux de Pékin). Succès renouvelé aux Jeux d’hiver de Sotchi où l’équipe paralytique française a brillé…

Ouvrir les espaces naturels aux personnes handicapées pour une pratique sportive

Extrait de l’étude réalisée par Valérie CARON-LAIDEZ – Marie A. DUPUY – Isabelle CABY – Françoise ANCEAUX

Si on a longtemps pensé que le handicap était un frein à la pratique sportive et considéré la personne handicapée essentiellement au travers de ses inaptitudes, de nombreuses recherches montrent que la personne handicapée est une personne normale, chargée d’une déficience, à son entrée dans la vie, ou au cours de son existence, qui, assumant cette déficience, a le désir de vivre comme tous les individus. De ce fait, la personne handicapée éprouve toutes les aspirations d’un être humain comme celle d’accéder aux activités physiques, de loisir ou de compétition et qu’il possède une puissance sportive maintenue. Il faut ainsi considérer que la plupart des sports pratiqués par un sportif valide peut aussi l’être lorsqu’on a une déficience : tout est affaire d’adaptation (Handichallenge, 2007). Ainsi, être valide n’implique pas de fait d’avoir une puissance sportive supérieure à celle d’une personne handicapée et de vouloir la mettre à profit dans le cadre d’une pratique physique ou sportive. La différence physique ne plaide pas toujours en faveur d’un sédentaire fut-il valide si on le compare à un athlète fut-il handicapé. Plutôt que de considérer qu’il existe une partition entre valide et handicapé en matière sportive, il est peut-être plus judicieux de se représenter une sorte de continuum physique allant de la sédentarité à la pratique sportive experte où se placent les individus en fonction de leur puissance physique et non en fonction d’un handicap donné. Notre erreur de perception tient probablement à la stigmatisation dont souffre la notion de handicap dans notre société ; notre empathie naturelle conduisant à systématiquement considérer le handicap comme une incapacité majeure et rédhibitoire, ce qui fausse considérablement l’objectivité de notre jugement.…
Pour répondre à ce besoin de qualification des démarches d’aménagement, il y a nécessité de changer notre façon de voir le handicap, et de très précisément définir les actions à engager en matière d’aménagement, non par rapport à ce que nous pensons être utiles mais au regard des besoins véritables de ce public donc plus centrées sur les individus et leurs pratiques.…
Malheureusement, peu de réalisations voient le jour. Les raisons en sont-elles un engagement financier élevé pour la collectivité, la lourdeur de fonctionnement des Comités Départementaux des Espaces, Sites et Itinéraires, la faiblesse de la pression sociale exercée par le handicap, l’absence de compétences des maîtres d’oeuvre, la pression des associations naturalistes pour une limitation des aménagements ou les interrogations quant à d’hypothétiques retours sur investissement…

Pratiques sportives et handicaps, de nouveaux enjeux

Par Joël GAILLARD et Nathalie LE ROUX

Il ne « s’agit pas de créer des dispositifs réservés » mais de « favoriser l’accès aux pratiques en milieu valide lorsque ceci est possible » et de favoriser l’accès à des populations qui vont bien au-delà des populations handicapées, l’accès aux pratiques devant permettre « l’insertion dans la société ». Ces affirmations soulignent qu’il faut sans doute dépasser le cadre du bâti, des techniques pour se centrer sur les contenus… Ce n’est que grâce à la mobilisation des individus que les logiques d’exclusion pourront s’effacer et que les pratiques corporelles pourront s’inscrire comme support d’une affirmation identitaire et culturelle particulièrement pour les personnes présentant des déficiences qu’elles soient motrices ou cognitives.

Matériels sportifs et personnes en situation de handicap : les résultats d’une étude nationale

Extraits de l’étude de G. MELE, P. BISSONNET / Pôle Ressources National Sport et Handicaps (2010)

À partir du postulat simple que pour bon nombre de personnes en situation de handicap, la pratique d’activités physiques et sportives ne peut se faire sans matériel, nous avons considéré que nul ne saurait s’engager dans une pratique physique sans s’interroger sur les conditions de pratique et de sécurité, les sensations de confort et de bien-être que pourra lui procurer le matériel utilisé dans l’accomplissement du geste sportif ou bien encore sur les phénomènes de mode.

Le regard porté sur les activités physiques et sportives

Les personnes (hors associations ou établissements) qui ont participé à l’enquête (380 personnes) disent que les activités physiques et sportives leur procurent essentiellement un bien-être (224 personnes), un sentiment de liberté (116 personnes). De plus, elles ont affirmé, pour près de la moitié (48,96 %), que le matériel sportif contribuait fortement à ces apports et sentiments de bien-être et de liberté. De plus, à l’occasion d’une première acquisition, 88 personnes ont également exprimé de la joie et 64 personnes un sentiment de libération ou d’épanouissement.

 L’offre de matériels sportifs adaptés est aujourd’hui en pleine évolution. La diversité des interrogations portées à la connaissance du Pôle Ressources National Sport et Handicaps, qu’elles proviennent des collectivités, du monde sportif ou des particuliers, démontre le besoin de connaissance des produits et d’identification du marché.

En rencontrant presque toutes les entreprises commerciales – concepteurs et revendeurs qui interviennent sur le territoire français – et qui sont précurseurs de la construction de ce marché nous avons constaté l’évolution de leurs modes de management. Ce secteur économique constitue un excellent indicateur du développement de l’offre de pratique sportive pour les personnes en situation de handicap. L’accompagnement de la structuration de ce marché devrait permettre de soutenir une plus grande démocratisation des conditions d’accès aux activités physiques et sportives.

 

Ministère de la ville de la jeunesse et des sports publications de guides traitant de « Sport et handicap »  Consulter le site : http://www.handicaps.sports.gouv.fr